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Free Britney Part. I : l’affaire vue par Oihanamarre

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Qui es-tu Oihanamarre ?

Je m’appelle Oihana Ospital, je suis originaire du sud-ouest de la France et maintenant je vis et travaille en région Parisienne. J’ai lancé mon entreprise il y a maintenant 2 ans. Je fais autant des expositions que des photographies pour de jeunes créateurs.trices de mode et des peintures.

Source : Oihana Ospital

Dans mon travail j’aime créer des mondes, j’élabore des récits picturaux. Mes questionnements sont très sociologiques, je réagis souvent face à des évènements historiques ou actuels, concernant la France ou le reste du monde. La photographie est, pour moi, l’un des meilleurs moyens pour développer mes intentions. Grace à elle, je peux surfer entre le « vrai » et la mise en scène. Je vis chaque séance photo comme une expérience immersive, même derrière la caméra je prends à cœur mon jeu d’actrice. Je souhaite que les spectateur.ice.s soient également dans cette immersion.

Source : Oihana Ospital

Quand et comment t’es-tu lancée dans la photographie ?

J’ai commencé à m’intéresser à la photographie à partir de mes 11 ans, à 16 ans c’est devenu obsessionnel. Au début je photographiais des pinces à linge en pensant avoir inventé l’eau chaude. J’étais assez fière de moi, vraiment…  Après je suis passée aux portraits avec ma sœur et les gens de mon village. Venant de la culture punk, je suis toujours attirée pars l’excentricité. C’est ce que je retrouve chez certain.e.s créateur.ice.s de mode et dans des projets éditoriaux comme le magazine Purple, une vraie bible !

Est-ce que tes sources d’inspiration ont évolué avec ta pratique ? Quelles-sont-elles aujourd’hui ?

J’ai construit ma culture artistique avec des artistes comme, Louise Bourgoise, Niki de Saint Phalle, Grayson Perry et Andy Warhol. Je squattais les bus de sorties de vieux pour aller au Guggenheim de Bilbao. La route était un peu longue mais ils étaient tous content que je sois là car je cite « cela fait baisser la moyenne d’âge ». C’est à ce moment là, en 2012 lors de l’expo IPADS de David Hockney que j’ai tout compris. J’étais impressionnée, mon regard avais totalement changé, je me suis dit l’Art, c’est ça ! C’est exactement ça !!!! Des dessins à l’ipad ! Wooow ! À partir de là, je savais que je voulais faire les Beaux-arts et devenir artiste.

Qui sont les photographes et artistes que tu admires
particulièrement ?

Aujourd’hui je m’intéresse à des photographes comme Jurgen Teller, David LaChapelle, Wolfgang Tillmans, Petra Collins, David Brandon Geeting et Corey Olsen. J’aime regarder leurs expositions, étudier leurs éditions et écouter ce qu’ils racontent. Ce sont tous des artistes qui conçoivent en y accolant la photographie de publicité/mode. Elle fait partie intégrante de leur travail.

Source : Oihana Ospital

Quel regard portes-tu sur l’affaire Free Britney ? Pourquoi t’a-t-elle particulièrement marquée ?

Depuis petite, j’ai toujours été profondément étonnée et pleine de questionnements concernant les magazines du style Closer. Je ne comprenais pas pourquoi voir des stars pleines de cellulite, et parfois nues, sur la plage, était non seulement intéressant, et en soi un scoop en plus. J’avais de la peine pour cette industrie. Plus tard, j’ai vu les vidéos de Britney Spears se faisant harceler par les paparazzis au point de ne pas pouvoir faire un pas dans la rue, de sortir de chez elle, de conduire, même avec son bébé dans les bras. Sa descente aux enfers est en grande partie à cause de ces paparazzis, des magazines qui leurs demandent toujours plus et aussi des clients qui réclament le buzz. Iels se sont comportés avec elle comme si elle n’était qu’une bête de foire et l’ont harcelée jusqu’à avoir ce qu’iels voulaient. En 2007, emprisonnée par les paparazzis, elle décide de se raser le crâne, devant eux, dans un salon de coiffure. Un acte totalement punk. Elle s’est rebellée et à volontairement donné du scoop à celleux qui venaient ramasser ça. L’info a fait le tour de la planète. Et c’est un an après, suite à un séjour en hôpital psychiatrique qu’elle est mise sous tutelle de son père.

Source : Oihana Ospital

Qu’est-ce qui a particulièrement inspiré cette séance photo ? Peux-tu nous raconter ton processus créatif ?

Notre éditorial emprunte un style de photographie particulier qui lui est propre. Les paparazzis pixélisent et rendent leurs images en moins bonne qualité́ pour les rendre plus vraies. Dans notre projet nous avons opté pour son contraire avec une image très léchée et cinématographique. Les paparazzis désenchantent les stars et nous enchantons nos modèles.

Au final, les paparazzis sont des photographes, en quelque sorte nous sommes proches, même très proches. Mais nous sommes aussi aux pôles opposés. J’ai alors remis en question ma condition en tant que photographe et de mon influence sur mes modèles.

Source : Oihana Ospital

Considères-tu que ton travail a un aspect politique, ou militant ?

Oui, c’est sûr que mon travail a un aspect politique : je m’y intéresse et elle est présente mon travail. Depuis quelques temps je me questionne sur la ville de Paris et sa représentation dans le monde. J’écris, je lis, je fais des recherches pour agrémenter ma production artistique. Il y a quelques mois j’ai réalisé une peinture représentant la place du Trocadéro de Paris avec une poubelle qui dégueule au premier plan et une affiche publicitaire avec inscrit « i love paris ». Paris mérite-t-il toujours son titre de ville romantique ?

Est-ce que d’autres séances photo t’ont été inspirées par la pop culture ou par un événement d’actualité ?

L’année dernière je me suis intéressée à la Cagole Marseillaise, elle fait partie de la culture populaire Française et s’étendent au delà des frontières. J’ai réalisé deux séries de photographies. Souvent moquée et catégorisée comme péjorative, je soutiens pleinement les femmes de Marseille qui aujourd’hui se revendiquent Cagole, c’est une fierté et gloire à vous !

Si tu ne devais écouter qu’une chanson de Britney, quelle serait-elle ?

Sans hésiter, Toxic, je la dansais sans arrêt sur Just Dance plus jeune. Aujourd’hui encore je me rappelle honteusement de quelques pas de danse. Elle restera pour toujours une icône dans nos cœurs. J’aimerai conclure en disant que Britney Spears m’avait prévenue, avec ses paroles, sur la dureté des relations avec les hommes !

Source : Oihana Ospital

« Can you feel me now

With a taste of your lips

I’m on a ride

You’re toxic

I’m slipping under

With a taste of poison paradise

I’m addicted to you

Don’t you know that you’re toxic

And I love what you do

Don’t you know that you’re toxic

Don’t you know that you’re toxic

With a tast of your lips

I’m on a ride

You’re toxic

I’m slipping under »

Photographe : Oihana Ospital / Insta : @oihanamarre
http://www.oihanamarre.com/

Assistant Direction Artistique : Noria yousfi / Insta : @psychedelir
Modèles : Floriane Fizaine / Insta : @flo.fzn & Joachim Jaouen / Insta : @lovemachine_jojo
MUA : Lorene Pagnot / Insta : @lorene.jaeger
 
Propos recueillis par Lila

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